Samuel Ragot – Candidat au doctorat en travail social – The Conversation – 28 février 2024 –
Le Canada a récemment été blâmé par Tomoya Obokata, le Rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage. En cause ? Les manquements de ses programmes d’immigration économique.
Toutefois, cela n’était pas le seul reproche que le Rapporteur spécial avait à formuler : les conditions dans lesquelles travaillent des personnes ayant une déficience intellectuelle ont également attiré son attention.
En tant que chercheur sur les questions touchant la sécurité financière et l’emploi des personnes en situation de handicap, et personne travaillant dans le domaine des politiques publiques, je vous propose un éclairage sur une pratique controversée, mais encore répandue au Canada : les plateaux de travail.
Que sont les plateaux de travail ?
Relativement inconnus du grand public, les plateaux de travail en déficience intellectuelle sont un legs historique de la ségrégation et de l’exploitation qu’ont connues ces personnes, partout en Amérique du Nord. Contrairement à l’institutionnalisation, qui a relativement reculé, les plateaux de travail sont encore bien en vie, malgré les appels répétés à leur fermeture tant au Canada qu’au Québec.