Nathalie Collard – La Presse – 17 novembre 2024 –
On ne peut pas accuser le Financial Times de trop pencher à gauche. Or, dans une analyse publiée à la fin septembre1, le critique d’architecture Edwin Heathcote écrivait qu’on ne pouvait plus s’appuyer uniquement sur le secteur privé pour régler la crise du logement.
Dans son texte, M. Heathcote plaidait pour d’autres formes d’occupation que l’accession à la propriété, ajoutant que la situation actuelle nous obligeait à réfléchir à la marchandisation du logement qui a conduit à la crise actuelle. De la part d’un journal qui prône le libre marché, voilà une réflexion intéressante.
Cette idée qu’il faut « casser » le modèle en habitation fait également son chemin au Québec, où la pénurie de logements se fait durement sentir. Et face à laquelle les gouvernements fédéral, provincial et municipaux semblent trop souvent impuissants. Dans une entrevue qu’elle m’accordait récemment, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, confiait que l’habitation était le dossier qui lui donnait le plus de fil à retordre. « C’est un dossier qui ne dépend pas seulement de la Ville, me disait-elle. Il dépend des différents ordres de gouvernement, des taux d’intérêt, des coûts de construction, etc. »
Un retard à rattraper
Pendant ce temps, le marché locatif est sous pression. Pour 2024, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prévoyait une augmentation du coût de loyer de 8,5 % pour un quatre et demie dans la région métropolitaine de Montréal, soit un loyer moyen qui passerait de 1096 $ à 1190 $ en un an. Et cela n’ira pas en s’améliorant.